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Solidarité avec les salarié·e·s d’Arteum

Dimanche 16 janvier des diffusions de tracts ont eu lieu à Paris et Marseille devant plusieurs librairies-boutiques gérées par Arteum. Ci-dessous le texte distribué devant l’entrée du Mucem.

Le nom d’Arteum ne vous évoque peut-être rien. Pour autant les deux librairies-boutiques du Mucem sont gérées par Arteum depuis le printemps 2021.

Arteum est une petite société qui grossit… grossit et qui s’est spécialisée depuis quelques années dans les boutiques de musées. Elle comptait une trentaine de salarié·e·s en 2012 et entre 150 et 200 aujourd’hui pour une vingtaine de lieux essentiellement à Paris (Musée du quai Branly, Musée Carnavalet, Musée des Arts décoratifs, Cité des sciences et de l’industrie, etc.) mais également au musée Matisse à Nice et depuis peu au musée des Confluences de Lyon.

Paris : clap de fin des librairies des cinémas MK2

À Paris, outre des musées, Arteum avait repris la gestion depuis 2019 des libraires-boutiques des cinémas MK2 Quai de Loire et BNF. Après avoir sabordé l’activité librairie (le Covid n’ayant fait qu’aggraver la situation), Arteum a annoncé en octobre à la dizaine de salarié·e·s concernées que leur lieu de travail fermerait le 31 décembre 2021.

La direction refusant les licenciements économiques et les ruptures conventionnelles, les personnes concernées sont sommées d’accepter les propositions qui leurs sont faites même si elles subissent une déqualification de leur métier, que les propositions et les lieux proposés ne correspondent pas aux profils des librairies généralistes et/ou DVDaire avec le risque de mise au placard que cela représente (les boutiques proposées n’ont pas besoin de personnel supplémentaire contrairement à d’autres… qui ne font pas partie de la liste !) et tout cela au mépris de leurs compétences et expériences professionnelles.

Face à cela les salarié·e·s ont mis une pétition en ligne signée par plus de 8000 personnes et organisé plusieurs rassemblements et journées de grève soutenus par les syndicats CGT-Commerce et Sud Culture. Pourtant, la direction d’Arteum persiste et refuse de prendre en compte leurs inquiétudes et revendications.

Marseille : des craintes confirmées

Ayant connaissance du décalage entre la com’ d’Arteum et la réalité vécue par les personnes qui y travaillent au quotidien nous avions un certain nombre d’inquiétudes en apprenant le transfert de la librairie du Mucem des mains d’Actes Sud à celles d’Arteum. Nous avions d’ailleurs alerté les membres du conseil d’administration du Mucem en février 2021 au moyen d’une lettre ouverte.

Après huit mois de fonctionnement de la nouvelle libraire-boutique la crainte qu’il se passe au Mucem ce qui s’est passé dans les librairies parisiennes reprises par Arteum, se confirme : absence d’outil informatique adéquat pour le travail en librairie, perte de sens et d’autonomie pour les libraires, sous-effectif récurrent, etc.

Le seul objectif d’Arteum est de faire du pognon en vendant les produits dérivés qu’elle fait fabriquer, en rognant sur les salaires et en rechignant à payer les fournisseurs. Comme le livre est un produit peu rentable, Arteum les vire de ses rayons pour accueillir d’autres produits plus lucratifs en ignorant d’ailleurs la bonne santé économique actuelle des librairies !

On peut se demander si les fermetures à répétition de comptes chez des fournisseurs ou si les manques réguliers de certains ouvrages (comme Salammbô pendant l’exposition au Mucem où les nouveautés de la rentrée littéraire) ne sont pas voulus, histoire d’habituer le public à trouver de moins en moins de livres. Peut-on être rassuré·e quand Arteum inscrit parmi ses engagements « la transmission de valeurs culturelles grâce aux livres et à des produits porteurs de sens » ?…

À Paris comme à Marseille les salarié·e·s sont considéré·e·s comme des pions dont on peut modifier les emplois du temps à volonté à et à qui on peut envoyer des consignes de travail qui changent au gré du vent. La direction utilise volontiers le mépris ou la menace quand ses équipes posent des questions ou demandent simplement à pouvoir travailler dans des conditions correctes.

  • Les salarié·e·s ne sont pas des denrées interchangeables !
  • Le droit du travail doit être appliqué partout…
MK2 Quai de Loire, janvier 2022
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Solidarité avec les salarié·e·s en grève des librairies MK2-Arteum

Nous relayons le nouvel appel à la grève des grévistes de la librairie MK2 Quai de Loire (Paris). Ils/elles appellent à se rassembler les vendredi 7 et samedi 8 janvier 2001 devant la librairie.

« Fait-il bon travailler chez Arteum ? »

Tract de Sud Culture 13 du 17 décembre 2021

Grève des salarié.e.s de la librairie MK2 Quai de Loire à partir du 5 janvier 2022.

Tout d’abord, un grand merci à vous toutes et tous d’avoir été si nombreux.ses à nous soutenir en signant cette pétition. C’est avec beaucoup d’émotion que nous remercions toutes les personnes qui sont venues échanger avec nous sur place, pour vos mots et le réconfort que vous nous apportez.

Nous sommes le 5 janvier et depuis le 31 décembre, les librairies MK2 Quai de Loire et MK2 Bibliothèque sont fermées au public. L’avenir de ces deux endroits n’est toujours pas assuré malgré les effets d’annonce de Monsieur Nathanaël Karmitz dans les médias. Néanmoins, cette pétition aura permis de montrer votre attachement à ce lieu et de manifester votre mécontentement suite à cette fermeture. Nous espérons de tout cœur que Monsieur Nathanaël Karmitz (DG groupe MK2) et Monsieur François Dagnaud (Maire du 19e arrondissement), vous auront entendu et tiendront compte de vos demandes. Malheureusement, si ces endroits devaient rester des librairies, les salariés pour certains anciens MK2 et dorénavant Arteum, ne seront pas repris et aucune proposition ne leur a été faite pour continuer à taire partie de ce lieu.

Le combat n’est pas pour autant fini ! Nos craintes se sont malheureusement réalisées et Arteum nous impose de travailler dans leurs boutiques de musées en nous confirmant que nous ne serions plus libraires ni DVDaires. En cas de refus, une procédure de licenciement pour faute sera enclenchée. Aucune négociation n’a été engagée par notre direction malgré nos demandes répétées.

Dans ce contexte, nous ne céderons pas et demandons de pouvoir continuer à exercer nos métiers ailleurs, dans la dignité. Nous ne sommes pas responsables de ces fermetures et demandons à être traités avec respect. Si Monsieur Karmitz a pu s’exprimer dans la presse en expliquant que les propositions qui nous ont été faites « n’étaient pas si éloignées de nos métiers », cela démontre une réelle méconnaissance des métiers de la culture. Vendre des objets et vendre des livres ou des DVD, nous le répétons, ne relève pas du même domaine de compétences.

Les salariés MK2 Quai de Loire et Bibliothèque seront en grève à partir du 5 janvier 2022 et seront réunis les vendredi et samedi 7 et 8 janvier de 14h à 19h devant la librairie MK2 Quai de Loire pour protester contre les méthodes d’Arteum et demander une issue à ce conflit qui permettrait de sécuriser la situation des salariés et d’assurer leur avenir en dehors de l’entreprise. À cette occasion, nous vous invitons à nous témoigner votre soutien et serons heureux de vous remercier une dernière fois pour tout ce que vous nous avez apporté.

Les salarié.e.s grévistes, 5/01/2022
Contact mail & Pétition en ligne

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Fait-il bon travailler chez Arteum ?

Un point sur la situation des salarié·e·s d’Arteum à Marseille et Paris alors que les libraires d’Arteum-MK2 Arteum Quai de Loire sont en grève à partir du 18 décembre 2021.

Les diverses inquiétudes que le syndicat Sud Culture a exprimé au printemps 2021 concernant le transfert de la librairie du Mucem d’Actes Sud à Arteum n’ont pas disparu, loin s’en faut.
Après six mois de fonctionnement de la nouvelle libraire-boutique du Mucem la crainte qu’il se passe au Mucem ce qui s’est passé dans les librairies parisiennes reprises par Arteum, soit : sabordage de l’activité librairie, perte de sens et d’autonomie pour les libraires, management délétère, etc., est confirmée.

La menace de sanction comme (seule) technique de gestion

À Paris comme à Marseille les salarié·e·s sont considéré·e·s comme des pions dont on peut modifier les emplois du temps à volonté et à qui on peut rajouter des tâches (comme faire de la présence sur les réseaux sociaux y compris pour faire de la pub pour la figure Playmobil de Napoléon 1er) sans leur demander leur avis.
Ces mêmes salarié·e·s sont méprisé·e·s dès qu’ils/elles posent des questions ou demandent simplement à avoir des outils en adéquation avec leur métier et à disposer d’un choix de produits qui soit pertinent par rapport à leur lieu de travail. La direction leur répond que c’est bien pire ailleurs et que la situation financière d’Arteum n’est pas bonne. Pour autant, si les commandes de livres sont bloquées ou très restreintes, les produits dérivés, eux, continuent d’affluer…
La direction peut aussi sortir des arguments ­mensongers concernant certaines demandes. Par exemple ça serait à cause de la loi Lang sur le prix unique du livre que les salarié·e·s ne pourraient pas avoir 20 à 30 % de remise sur les livres qu’ils/elles achètent. Étonnamment ça se fait partout ailleurs et c’est autorisé.

Tout est prétexte à menace de sanction : objectif non atteint, absence non prévue, dépassement de budget d’achat, prise de parole, etc.
Arteum qui ne se préoccupe guère de la santé psychologique ou physique de ses équipes, a par contre établi son propre calendrier vaccinal obligatoire même si celui-ci ne respecte pas les préconisations de la Haute autorité de santé.

Arteum fossoyeur de la librairie

C’est dans ce contexte difficile où la pression est mise sur les salarié·e·s pour qu’il y ait moins de livres mais de plus en plus de produits dérivés et de gadgets, source de davantage de bénéfice pour la direction d’Arteum, que les dix salarié·e·s des boutiques et librairies MK2 Quai de la Loire et BNF à Paris ont appris la fermeture définitive de leur lieu de travail au 31 décembre 2021.

À part leur dire que tout le monde sera « recasé » au sein d’Arteum les personnes concernées n’ont guère d’informations et sont sommées d’accepter les propositions qui leurs sont faites même si elles subissent une déqualification de leur métier, que les propositions et lieux proposés ne correspondent pas aux profils des librairies généralistes et/ou DVDaire avec le risque de mise au placard que cela représente et tout cela au mépris de leurs compétences et expériences professionnelles. Les salarié·e·s ne sont pas des denrées interchangeables !
C’est le même genre de discours que la direction d’Actes sud avait délivré aux salarié·e·s de la librairie du Mucem lors de leur transfert vers Arteum : « Vous verrez, c’est une opportunité, une très bonne solution ».

Autant Arteum incite très fortement le personnel à investir les réseaux sociaux pour promouvoir les produits vendus par Arteum, autant aucune information publique n’est parue concernant la fermeture de ces deux lieux alors que c’est dans 15 jours ! Les client·e·s et habitué·e·s ne sont pourtant pas dupes.

Les salarié·e·s d’Arteum (et d’ailleurs…) doivent pouvoir travailler dans des conditions correctes, être respecté·e·s et non pas méprisé·e·s, avoir des salaires décents, etc. Le droit du travail et les conventions collectives doivent être appliquées.

Sud Culture appuiera les futures créations de sections syndicales au sein d’Arteum. Même si nous ne nous leurrons pas sur les possibilités données aux représentant·e·s des salarié·e·s de remplir leur mission, il y a un enjeu important à ce que le CSE d’Arteum dispose d’un collège employé et pas seulement d’un collège cadre composé essentiellement des directeurs et directrices de boutiques dont les intérêts sont évidemment très éloignés des petites mains qui travaillent­ au quotidien : libraires, vendeurs, vendeuses, réceptionnaires, etc.

Solidarité avec les salarié·e·s de Arteum-MK2 en grève le samedi 18 décembre 2021

Pétition « Non aux fermetures des librairies MK2 Quai de Loire & MK2 Bibliothèque ! »