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Mucem : Marseille unie contre l’exploitation & Macron

À l’occasion des dix ans du Mucem une centaine de personnes des secteurs culturel, associatif et de l’éducation, avec le soutien des syndicats Sud Culture et Sud Éducation, ont envahi samedi 3 juin les festivités d’anniversaire pour prendre la parole, déployer des banderoles et distribuer des tracts. Des bateaux se sont aussi invités à la fête, affichant leurs revendications sur voiles et bannières.
Au programme de cette déambulation dans le musée : précarisation des métiers de la culture, casse du secteur public, privatisation et sous-traitance…

Bienvenue aux 10 ans du Mucem, 10 ans de vitrine, coup de comm’, précarité, instrumentalisation du secteur culturel, et casse du service public !
Feux d’artifice, baleines irradiées, contes féeriques. Quelle incroyable opération de communication nous rassemble aujourd’hui ! Mais que fête-t-on réellement ?
Derrière les strass, lumières et paillettes, cet anniversaire marque une décennie de politiques locales aux conséquences désastreuses, depuis que Marseille a été consacrée capitaine européenne de la culture. Si le Mucem peut se targuer de célébrer en grande pompe, c’est bien que comme beaucoup d’institutions culturelles nationales, ce musée s’obstine à détourner le regard du contexte de mobilisation et d’embrasement historique que nous traversons depuis 2013.

Contre la dépolitisation de nos lieux de travail et de lutte, nous travailleur.euse.s du secteur culturel, éducatif et associatif marseillais, réuni.e.s en Assemblée Générale, représentant.e.s de collectifs et militant.e.s, nous nous invitons à la fête ! Celle de la privatisation du secteur public, celle de la précarisation continue, celle de la casse de nos acquis sociaux, celle de la gentrification insidieuse de Marseille, ville-laboratoire des politiques publiques les plus violentes et discriminantes par ailleurs.

© Emmanuelle Bouzeid

Mais aujourd’hui, le cœur est à la fête ! Réjouissons-nous ! Divertissons-nous ! Nous aurons tout le temps demain pour mieux ignorer les dégâts que les politiques néolibérales infligent quotidiennement à nos vies et à nos conditions de travail ! Premier musée national déconcentré, le Mucem en cristallise les effets délétères. Cette commémoration signe une décennie de précarisation des salarié.e.s/prestataires du secteur culturel marseillais.

Derrière la résille de béton, la réalité des travailleur.euse.s du Mucem est scandée par le recours à outrance aux stages et aux services civiques, aux contrats dits aidés, à la reconduction illégitime des CDD, au salariat déguisé, à des prestataires de services.
Derrière le vernis intellectuel et les opérations de communication posant le MuCEM comme avant-garde des questions de société, c’est, pour les employé.e.s des prestataires, le fonctionnement d’une entreprise privée qui prévaut, se déchargeant des missions de service public.

En 2013, c’est bien un fantastique laboratoire de la culture néolibérale qui a été inauguré avec la désignation de Marseille en Capitale Européenne de la Culture, célébrée en grande pompe lors de l’inauguration du Mucem par François Hollande. Avec le parachutage de Pierre-Olivier Costa à la direction du Mucem, entre autres nominations, Emmanuel Macron continue d’avancer ses pions.

À la mainmise des pouvoirs publics nationaux s’associe un vaste programme de gentrification de Marseille, devenu un laboratoire d’expérimentation urbaine et sociale, lui aussi piloté d’en-haut. En 2023, le bilan est sans appel : sous couvert de renforcer l’attractivité ou de dynamiser les quartiers, la mise en œuvre de projets tels qu’Euromed, les Terrasses du port ou la prochaine Cité scolaire internationale « Jacques Chirac » (par Bouygues construction et les architectes du Mucem Ricciotti & Carta) n’a conduit qu’à lisser le paysage urbain, homogénéiser les populations et exclure des marseillais.e.s de leurs propres quartiers.
Nous refusons de voir la culture plus longtemps instrumentalisée pour faire de Marseille cette capitale du capitalisme culturel.

Faisons converger les colères, dénonçons la réforme des retraites, la destruction du code du travail, de l’assurance chômage, la précarité généralisée des travailleur.euse.s avec ou sans papiers, le démantèlement de l’école publique, le RSA sous conditions, la Loi Asile et Immigration. La liste est longue et la logique toujours la même : s’assurer une main d’œuvre corvéable et flexible à laquelle on imposera de travailler toujours plus long-temps, dans des conditions toujours plus dégradées.

Nous refusons de tourner la page, non pas pour nous accrocher en vain au mirage d’un mouvement social fantasmé, mais parce que les enjeux vont au-delà de la réforme des retraites ! Nous refusons ce monde d’expulsions, de gentrification et de précarisation !

© Emmanuelle Bouzeid
Capsule sonore réalisé par Primitivi pendant l’action au Mucem
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Le BookBloc appelle à la grève le 7 juin

Sud Culture soutient l’appel à la grève et le rassemblement devant le SLF à l’initiative du Book Bloc le 7 juin 2023

À nos collègues, camarades et ami·es salarié·es de librairies et travailleur·euses du livre

Ces derniers mois, sous la bannière du Book Bloc, nous avons défilé ensemble dans un certain nombre de villes (Albi, Brest, Le Havre, Lille, Marseille, Metz, Paris, Strasbourg…) contre la réforme des retraites et son monde. Nous nous sommes fédéré·es à travers la France entière et avons affiché des positions clairement antiracistes, féministes et solidaires à tous les secteurs de travailleur·euses en lutte.

Fort·es de cette expérience, nous souhaitons aujourd’hui aller au-delà de la question des retraites et réclamer la reconnaissance de nos métiers et des compétences mises en œuvre au quotidien par une solide revalorisation de nos salaires. Anne Martelle elle-même, présidente du SLF (Syndicat de la librairie française), soutenait l’année dernière que « tout le monde sait que les salaires ne sont pas à la hauteur de l’énergie que déploient les libraires. » 1 Mais ce même SLF – autrement dit le syndicat des patrons de librairie – depuis des années ne fait que proposer des miettes d’augmentation. En outre à cause de l’inflation les premiers niveaux se retrouvent régulièrement en-dessous du Smic ! Le Book Bloc estime que la grille des salaires doit commencer à 2 000 euros, la priorité étant d’augmenter les niveaux les plus bas de cette grille de façon à réduire les écarts.

Mais n’oublions pas le statut le moins valorisé de tous, celui de nos collègues apprenti.es dont la rémunération est calculée proportion­nellement à l’âge ! Celle-ci démarre à 27 % du smic, qui n’est atteint qu’à partir de 26 ans. Rien ne justifie un tel écart de salaire, pour des tâches bien souvent similaires à celles des salarié·es. Le gouvernement se targue d’une augmentation significative du nombre d’apprenti·es au fil des ans mais les dispositifs d’aide mis en œuvre ne font qu’accentuer l’exploitation et la précarisation de ces travailleur·euses.

Un mot encore sur ces échelons. La plupart des salarié·es, pour le bon fonc­tionnement des rayons, effectuent avec intérêt et de façon régulière des tâches afférentes à une fiche emploi repère d’un ou plusieurs niveaux au-dessus du leur sans que cela ne soit concrétisé sur leur fiche de paie (en termes de niveau et/ou de rémunération). Nous voulons mettre au jour cette pratique courante de dissociation : stagner dans la grille est une façon de payer des salarié·es au rabais pour des tâches dont les patron.nes sont conscient·es qu’elles sont indéclinables afin que l’entreprise fonctionne correctement.


Nous réclamons donc une mise en adéquation urgente entre les niveaux de grille des salarié·es et les tâches qu’iels effectuent régulièrement dans les faits. Mais le Book Bloc à bien en tête que c’est cette grille entière qu’il faudra revoir, car il suffit d’avoir travaillé quelque temps en librairie pour évaluer à quelle distance elle est de la réalité du métier.

La prochaine session de négociation entre les syndicats de salarié·es représentatifs dans la branche de la librairie et le SLF commencera en juin. Nous souhaitons bien faire entendre notre voix et montrer que nous sommes nombreux·ses et déterminé·es.

C’est pourquoi nous appelons les libraires de toute la France à se mettre en grève le mercredi 7 juin et à se rendre à Paris afin de porter nos revendications devant le siège du SLF !

(1) https://actualitte.com/article/106820/librairie/salaires-il-n-y-a-pas-de-mauvais-patron-en-librairie-slf

La situation économique, notamment des petites structures, est fragile et nous en avons conscience. Les gérant·es et les patron·nes de nos entreprises ne manqueront pas de nous l’objecter – et d’ajouter qu’il faudrait d’abord négocier marges et remises, trop faibles ; légiférer sur les frais de port, trop importants, etc. Qu’à cela ne tienne : non seulement ces objections ne nous réduiront pas au silence, mais nous sommes prêt·es à leur apporter notre soutien dans ces négociations si tant est qu’iels veuillent bien enfin s’en saisir !

Pour celleux qui le peuvent, la caisse de grève du Book Bloc peut prendre en charge les transports. Les autres sont vivement encouragé·es à se fédérer pour mener des actions localement. N’hésitez pas à contacter le book bloc pour être mis en relation avec un·e référent·e local·e.

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Métiers du livre en lutte (suite)

Marseille, 6 avril 2023

La mobilisation des métiers du livre – libraires en tête – contre la réforme des retraites se poursuit (voir un billet précédent) sous différentes formes : cortèges dans les manifestations, participation à des blocages, ventes de livres à prix libre pour alimenter la caisse de grève, interventions lors de soirées publiques.

Parmi les dernières initiatives on peut retenir :

  • participation aux initiatives de solidarité contre des collègues qui subissent la répression, comme C. libraire arrêté lors de la manif parisienne du 27 mars et qui a fait quatre jours de détention arbitraire avant d’être relaxée sans aucun chef d’inculpation retenu ou E. des éditions La Fabrique arrêté à Londres alors qu’il se rendait à la foire internationale du livre et interrogé sur les choix éditoriaux de cette maison et ce qu’il pensait de Macron !
  • reversement de la moitié de l’argent récolté lors d’une soirée fin mars au Cirque Électrique à Paris à un autre secteur en lutte, à savoir la caisse de grève des travailleur·euses de la Ville de Paris ;
  • envoi d’une lettre ouverte à Livres hebdo, journal professionnel, suite à l’utilisation scandaleuse d’une photographie du Bookbloc dans une manifestation à Paris pour illustrer un article qui relatait l’organisation par le SLF (syndicat des patrons de librairie) d’une discussion sur la pénibilité au travail sans la présence de représentant·e·s des salarié·e·s…
  • participation aux AG du secteur Culture mises en place récemment à Marseille ;
  • participation à la journée antiraciste et antifasciste au Havre du 1er mai avec le car organisé par les Marches de solidarités.

Le temps long nous permet aussi de parler de nos conditions de travail, de s’outiller contre certains abus du patronat, de se réunir entre Bookblocs et regroupements de salarié·e·s des métiers du livre dans l’hexagone et de s’organiser. Ainsi, une campagne contre le travail gratuit à l’occasion des présentations de la prochaine rentrée littéraire va voir le jour. Entre mai et juin les libraires sont beaucoup sollicité·e·s par les diffuseurs et les maisons d’édition pour aller à des rencontres à Paris et dans les principales villes prendre connaissance des livres qui paraîtront à l’automne 2023. Très souvent les libraires ne sont pas rémunéré·e·s ou ne récupèrent pas puisque « c’est que du plaisir… ».

Page Facebook du Bookbloc (infos de Paris et d’ailleurs)
Mail du collectif local (Marseille et alentours)
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Mobilisation des secteurs culturels

À Marseille, la CGT Spectacle et Sud Culture appellent à se regrouper et participer aux manifestations contre la réforme des retraites.

Nous étions plus de 3 millions dans les rues le 7 mars. Malgré un rejet massif de la réforme, le Sénat a adopté l’article 7 portant sur le report de départ à la retraite à 64 ans.

LA MOBILISATION NE DOIT PAS FAIBLIR !

Nous, organisations syndicales représentatives des secteurs du spectacle vivant, du cinéma, de l’audiovisuel, de la radio et de l’animation refusons en bloc le projet de réforme des retraites actuellement en débat au Sénat.

Nos métiers nous animent, nous les exerçons avec passion. Pour autant, que nous soyons artistes ou technicien.nes, administratifs ou personnels d’accueil, artistes autrices et auteurs, animatrices et animateurs, ou encore enseignant.es artistiques, nos parcours professionnels sont souvent fragiles.

Faiblesse des salaires, parcours hachés, accidents de carrière, multiplicité de statuts et protection sociale insuffisante expliquent aujourd’hui la grande faiblesse de nos pensions de retraite.

Le droit de profiter d’une retraite digne et en bonne santé à l’issue d’une carrière professionnelle devrait être le fondement de toute réforme. Le gouvernement n’en a que faire et depuis des semaines, il tente d’imposer sa réforme mortifère contre l’avis de la très grande majorité des travailleuses et des travailleurs de ce pays. Il faudrait travailler toujours plus longtemps, supprimer les régimes les plus protecteurs pour « sauver le système par répartition » ou encore pour assurer plus de « justice sociale ». De qui se moque-t-on ?

Une autre voie est possible. Nos aspirations, comme celles de millions de travailleuses et travailleurs, sont plus légitimes. Notre système de retraite nécessite davantage de solidarité pour répondre à la précarité qui s’impose partout ou aux inégalités salariales qui persistent en défaveur des femmes, dans nos secteurs comme ailleurs.

Réforme sexiste, réponse féministe ! La journée internationale des droits des femmes qui a rassemblé des milliers de personnes dans toute la France le 8 mars était d’ailleurs placée sous le signe de la lutte contre la réforme des retraites et des inégalités salariales.

Face à l’obstination du gouvernement pour faire passer son projet de réforme délétère, seul un mouvement social d’ampleur inédite nous permettra de gagner le retrait de ce texte.

Rdv samedi 11 mars à 14h au Vieux Port à Marseille !

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Arrêt total des secteurs du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel !

Les organisations syndicales représentatives des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, de la radio, spectacle vivant et de l’animation (CGT Spectacle, SNJ CGT, Fasap FO, CFDT, CFTC, CFE CGC, FCCS, SNMS, Unsa Spectacle et communication, SNJ, Sud Radio France, Sud Télévision et Sud Culture) appellent à faire du 7 mars 2023 une journée historique de lutte.

Nous, organisations syndicales représentatives des secteurs du spectacle vivant, du cinéma, de l’audiovisuel, de la radio et de l’animation refusons en bloc le projet de réforme des retraites actuellement en débat au Parlement.

Nos métiers nous animent, nous les exerçons avec passion. Pour autant, que nous soyons artistes ou technicien.nes, administratifs ou personnels d’accueil, journalistes, artistes autrices et auteurs, animatrices et animateurs, ou encore enseignant.es artistiques, nos parcours professionnels sont souvent fragiles.

Faiblesse des salaires, parcours hachés, accidents de carrière, multiplicité de statuts et protection sociale insuffisante expliquent aujourd’hui la grande faiblesse de nos pensions de retraite.

Le droit de profiter d’une retraite digne et en bonne santé à l’issue d’une carrière professionnelle devrait être le fondement de toute réforme. Le gouvernement n’en a que faire et depuis des semaines, il tente d’imposer sa réforme mortifère contre l’avis de la très grande majorité des travailleuses et des travailleurs de ce pays. Il faudrait travailler toujours plus longtemps, supprimer les régimes les plus protecteurs pour « sauver le système par répartition » ou encore pour assurer plus de « justice sociale ». De qui se moque-t-on ?

Une autre voie est possible. Nos aspirations, comme celles de millions de travailleuses et travailleurs, sont plus légitimes. Notre système de retraite nécessite davantage de solidarité pour répondre à la précarité qui s’impose partout ou aux inégalités salariales qui persistent en défaveur des femmes, dans nos secteurs comme ailleurs.

Engagées dans la construction de la mobilisation au niveau national, nos organisations appellent à durcir le mouvement. Nous appelons donc, de manière unitaire, l’ensemble des personnels de nos secteurs à faire grève le 7 mars 2023 et faire de cette journée une journée « morte » dans nos professions.

Pas un lever de rideau, pas un tournage, pas un écran, pas une diffusion, pas un cours ne doit avoir lieu !

Face à l’obstination du gouvernement pour faire passer son projet de réforme délétère, seul un mouvement social d’ampleur inédite nous permettra de gagner le retrait de ce texte. Nous appelons dès lors les salarié.es à mettre en débat les modalités de la nécessaire poursuite des mobilisations dans toutes les assemblées générales qui auront lieu dans les entreprises.

Dans la foulée, pointons lors du 8 mars les inégalités flagrantes aux dépens des femmes, celles qui existent déjà et celles que cette réforme aggraverait.

Rendons-nous visibles dans les cortèges dans tout le pays !

Toutes et tous ensemble, aux côtés de tous les secteurs professionnels, nous ferons de cette journée un moment historique !

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Métiers du livre en lutte

Le Bookbloc se prépare pour la manif ; Paris 16 février 2023

La lutte contre la réforme des retraites a permis à des libraires et d’autres professions œuvrant dans la chaîne du livre (édition, diffusion…) de s’organiser depuis quelques semaines : organisation de cortèges dans les manifs et soirée de soutien à Paris, échange d’informations, contact avec d’autres secteurs professionnels (bibliothécaires, artistes, etc.), mise en place d’une caisse de grève, présence sur les réseaux sociaux…

À Marseille une première réunion à eu lieu à la librairie Transit début mars avec une dizaine de personnes libraires, bibliothécaires, éditrices, représentantes ; non-syndiqué·e·s, Sud Culture, CGT.

Parmi les projets retenus : des tournées en librairie pour mobiliser davantage de collègues, un rendez-vous commun à Marseille pour la journée du 7 mars avec une table au départ de la manif comprenant des tracts et des des livres à vendre à prix libre en soutien à la caisse de grève.

Paris, 31 janvier 2023

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Ne nous laissons pas voler nos retraites !

Alors qu’une nouvelle mobilisation contre la réforme de retraites commence, nous vous proposons quelques infos et liens pour alimenter réflexion, colère, manif…

Prochains rendez-vous à Marseille :

  • mardi 7 mars – 10h30, rdv au Vieux-Port à Marseille (cortège Solidaires 13 au niveau du cours Jean Ballard)
  • mercredi 8 mars : grève féministe
  • samedi 11 mars : 14h au Vieux Port à Marseille
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Deux mois de lutte à la BNF

Extrait d’un communiqué de l’intersyndicale CGT-FSU-SUD Culture après deux mois de lutte à la Bibliothèque nationale de France (BNF)

La BNF, troisième plus grande bibliothèque au monde est traversée depuis plusieurs mois par un mouvement social de grande ampleur et en phase de devenir historique. Rarement les agents se sont autant mobilisés, dans une grève unitaire touchant plusieurs sites, toutes les catégories de personnel et toutes les directions de la BnF, pour dénoncer de manière forte la situation désastreuse de l’établissement, les choix opérés par la direction et l‘austérité budgétaire et de personnel que lui imposent ses tutelles. Cette mobilisation s’est faite dans un premier temps à travers une pétition signée par plus 700 agents qui n’a eu aucune réponse de la part de la direction, puis depuis le début du mois mai par un mouvement de grève fort et ininterrompu qui dure depuis 8 semaines.

Dans le même temps, le public de la BnF, notamment celui des chercheurs et chercheuses, a décidé de s’investir de manière intense dans l’action en soutenant la mobilisation des agents, tant dans un élan de solidarité que dans une perspective de lutte pour sauver leur outil de travail qu’ils et elles considèrent légitimement en danger. Une telle mobilisation des usagers est inédite et montre bien l’ampleur de la crise sociale en cours dans cette établissement, mais aussi la remise en cause de ses missions fondamentales. Cela a donné lieu à deux pétitions en ligne recueillant en tout 19 000 signatures, aux prises de positions de l’Association des bibliothécaire de France et de nombreuses associations de chercheurs et de sociétés savantes contre la réorganisation du service public, à la conférence de presse organisée le 15 juin en soutien à la grève en présence de plusieurs personnalités du monde de la recherche et de la Culture et à la tribune publiée le 20 juin contre cette réorganisation et signée par plus de 420 chercheurs, universitaires, intellectuels, écrivains et artistes.

La suite est à lire sur le site de Sud Culture ; plus d’infos sur le site de la section Sud Culture de la BNF.

Caisse de solidarité des personnels en grève de la BNF

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La lutte a gagnée pour les salarié·e·s de MK2-Arteum !

Les salarié·e·s en lutte des librairies MK2-Arteum ont obtenu ce qu’elles demandaient depuis plusieurs mois à savoir des conditions correctes de départ suite à la fermeture définitive de leurs lieux de travail. Voir leur communiqué ci-dessous.

Concernant la situation de leurs collègues à la librairie-boutique Mucem-Arteum, là-aussi l’organisation des salarié·e·s combinée avec la grève de leurs collègues à Paris et l’intervention de Sud Culture 13 a permis des avancées. À suivre…


Il s’agit probablement de notre dernier communiqué et c’est avec beaucoup d’émotion que nous tenions à remercier toutes celles et ceux qui nous ont soutenu.e.s
durant ce combat. Vous avez permis à notre lutte d’exister et elle se conclut de manière favorable pour les salarié.e.s concerné.e.s par la fermeture des librairies MK2 Quai de Loire et Bibliothèque.
À ce jour, des négociations ont été engagées sur les conditions de départ des salarié.e.s qui le souhaitaient et un accord a été trouvé avec notre employeur. C’est un soulagement pour les salarié.e.s concerné.e.s et nous pourrons dorénavant appréhender l’avenir de manière sereine.

Quant au devenir de ces deux endroits, la pétition qui a réunit près de 8700 signataires aura permis de montrer votre attachement à ces lieux et de montrer l’enjeu qu’ils représentent pour les habitant.e.s du quartier. Nous espérons de tout coeur qu’une issue positive sera trouvée pour maintenir une librairie en ces lieux et que vous aurez été entendu.e.s.

Merci à toutes celles et ceux qui par leurs mots, leur présence, leurs messages, ont pris le temps de nous écouter, de témoigner leur solidarité, de relayer notre lutte. Votre soutien a été crucial et c’est grâce à vous que nous pouvons sortir de ce conflit la tête haute. Vous avez été très nombreux.ses à venir à notre rencontre et à vous tenir à nos côtés, cela aura été une immense source de joie pour nous.
Nous remercions également les camarades grévistes de la Fnac Saint Lazare dont le soutien a été d’un grand réconfort. Nous leur témoignons notre solidarité et soutenons leur combat pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Nous espérons de tout cœur que cette lutte sera victorieuse.
Il ne serait pas possible de terminer sans remercier nos camarades de l’Union Syndicale CGT Commerces et Services Paris ainsi que nos camarades de Sud Culture, en particulier Sud Culture Solidaires 13, pour leur soutien pendant ces 15 jours de grève et ces deux derniers mois.

En ce qui concerne nos ancien.ne.s collègues Arteum, nous respectons leur travail et nous avons été mobilisé.e.s aussi en ce sens. Notre combat a aussi été celui de la défense des différents métiers, que l’on soit vendeur.se d’objets, libraire ou DVDaire, de la reconnaissance de leurs spécificités et de l’expertise de chacun.e dans son domaine.
Nous espérons qu’à l’avenir la situation dans laquelle nous nous sommes retrouvée ne se reproduira pas et souhaitons aux salarié.e.s de pouvoir en toute circonstance défendre leurs droits afin d’exercer dans les meilleures conditions.

Merci à toutes et tous pour vos soutiens

Les libraires MK2 Quai de Loire

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Solidarité avec les salarié·e·s d’Arteum

Dimanche 16 janvier des diffusions de tracts ont eu lieu à Paris et Marseille devant plusieurs librairies-boutiques gérées par Arteum. Ci-dessous le texte distribué devant l’entrée du Mucem.

Le nom d’Arteum ne vous évoque peut-être rien. Pour autant les deux librairies-boutiques du Mucem sont gérées par Arteum depuis le printemps 2021.

Arteum est une petite société qui grossit… grossit et qui s’est spécialisée depuis quelques années dans les boutiques de musées. Elle comptait une trentaine de salarié·e·s en 2012 et entre 150 et 200 aujourd’hui pour une vingtaine de lieux essentiellement à Paris (Musée du quai Branly, Musée Carnavalet, Musée des Arts décoratifs, Cité des sciences et de l’industrie, etc.) mais également au musée Matisse à Nice et depuis peu au musée des Confluences de Lyon.

Paris : clap de fin des librairies des cinémas MK2

À Paris, outre des musées, Arteum avait repris la gestion depuis 2019 des libraires-boutiques des cinémas MK2 Quai de Loire et BNF. Après avoir sabordé l’activité librairie (le Covid n’ayant fait qu’aggraver la situation), Arteum a annoncé en octobre à la dizaine de salarié·e·s concernées que leur lieu de travail fermerait le 31 décembre 2021.

La direction refusant les licenciements économiques et les ruptures conventionnelles, les personnes concernées sont sommées d’accepter les propositions qui leurs sont faites même si elles subissent une déqualification de leur métier, que les propositions et les lieux proposés ne correspondent pas aux profils des librairies généralistes et/ou DVDaire avec le risque de mise au placard que cela représente (les boutiques proposées n’ont pas besoin de personnel supplémentaire contrairement à d’autres… qui ne font pas partie de la liste !) et tout cela au mépris de leurs compétences et expériences professionnelles.

Face à cela les salarié·e·s ont mis une pétition en ligne signée par plus de 8000 personnes et organisé plusieurs rassemblements et journées de grève soutenus par les syndicats CGT-Commerce et Sud Culture. Pourtant, la direction d’Arteum persiste et refuse de prendre en compte leurs inquiétudes et revendications.

Marseille : des craintes confirmées

Ayant connaissance du décalage entre la com’ d’Arteum et la réalité vécue par les personnes qui y travaillent au quotidien nous avions un certain nombre d’inquiétudes en apprenant le transfert de la librairie du Mucem des mains d’Actes Sud à celles d’Arteum. Nous avions d’ailleurs alerté les membres du conseil d’administration du Mucem en février 2021 au moyen d’une lettre ouverte.

Après huit mois de fonctionnement de la nouvelle libraire-boutique la crainte qu’il se passe au Mucem ce qui s’est passé dans les librairies parisiennes reprises par Arteum, se confirme : absence d’outil informatique adéquat pour le travail en librairie, perte de sens et d’autonomie pour les libraires, sous-effectif récurrent, etc.

Le seul objectif d’Arteum est de faire du pognon en vendant les produits dérivés qu’elle fait fabriquer, en rognant sur les salaires et en rechignant à payer les fournisseurs. Comme le livre est un produit peu rentable, Arteum les vire de ses rayons pour accueillir d’autres produits plus lucratifs en ignorant d’ailleurs la bonne santé économique actuelle des librairies !

On peut se demander si les fermetures à répétition de comptes chez des fournisseurs ou si les manques réguliers de certains ouvrages (comme Salammbô pendant l’exposition au Mucem où les nouveautés de la rentrée littéraire) ne sont pas voulus, histoire d’habituer le public à trouver de moins en moins de livres. Peut-on être rassuré·e quand Arteum inscrit parmi ses engagements « la transmission de valeurs culturelles grâce aux livres et à des produits porteurs de sens » ?…

À Paris comme à Marseille les salarié·e·s sont considéré·e·s comme des pions dont on peut modifier les emplois du temps à volonté à et à qui on peut envoyer des consignes de travail qui changent au gré du vent. La direction utilise volontiers le mépris ou la menace quand ses équipes posent des questions ou demandent simplement à pouvoir travailler dans des conditions correctes.

  • Les salarié·e·s ne sont pas des denrées interchangeables !
  • Le droit du travail doit être appliqué partout…
MK2 Quai de Loire, janvier 2022